C’est
un vrai régal que de déambuler en été à Venise - qu'on associe
parfois plutôt à l’hiver - tôt le matin avant la foule pour
mieux se reposer plus tard sur les campi, loin de l’express
«Rialto – San Marco»; car c’est vrai, il y a du monde en
été, mais pas partout! C’est donc l’occasion d’emprunter des
itinéraires différents qui tournent au vrai jeu de pistes. Alors
oui au Palais des Doges… mais depuis la pointe de la Dogana en
traversant le quartier du Dorsoduro.
Quelques
haltes: la boutique atelier qui a fourni les masques de Eyes
Wide Shut
de Stanley Kubrick il y a quelques années. Puis une pause à la
fondation Peggy
Guggenheim
dans le Palazzo
Venier dei Leoni:
la visite commence par un petit jardin plantés d’oliviers où sont
exposés des sculptures, de Merz , Giacometti et bien d'autres, havre
de paix seulement troublé par le chant des cigales; puis, à
l’intérieur, une très belle collection de tableaux du XXème
siècle. Qui vous séduira? Magritte, Pollock ou encore Chagall? Ou
encore cette incroyable ribambelles de verres soufflés bleus
représentant des sujets d’après des dessins de Picasso. Ils sont
disposés devant une fenêtre joliment ouvragée donnant elle-même
sur le grand canal: que du bleu, c’est beau!
Retour
dans les ruelles, pour arriver devant l’imposante église de la
Saluta
qui fut construite après que l’épidémie de peste eut épargné
Venise au XVIIeme siècle. Imposante par son volume mais aussi par le
vide à l'intérieur, il est agréable de faire une pause sur ses
escaliers, à l'ombre ou plein soleil. Encore quelques pas et on
arrive au
bâtiment triangulaire de la Punta della Dogana
où se situe un des deux musées de la Fondation Francois Pinault
(l’autre étant dans le Palazzo
Grassi).
Un palais, un sujet «l’éloge du doute» et c’est une très
belle surprise, après un peu de scepticisme au début devant les
œuvres, très différentes, présentées et qui illustrent l’idée
du trouble, de la remise en question des certitudes sur l’identité.
Et comme au musée d'Art contemporain de Rivoli près de Turin, la
séduction est venue grâce au contraste entre les œuvres et le
lieu. Très sobre ici, il contraste avec la lagune tellement vivante
de Venise que l'on voit tout au long de la visite à travers les
larges ouvertures de ce musée. Retour à l’extérieur, on arrive
finalement sur ce petit triangle qui avance dans l'eau- la Punta
de la Dogana.
Dernière photo du palais des Doges et du Boy
with Frog
qui regarde au loin...
Et les cigales
chantaient…
http://www.guggenheim-venice.it
http://www.palazzograssi.it/fr