19/09/2012

Il y a des cigales à Venise !



C’est un vrai régal que de déambuler en été à Venise - qu'on associe parfois plutôt à l’hiver - tôt le matin avant la foule pour mieux se reposer plus tard sur les campi, loin de l’express «Rialto – San Marco»; car c’est vrai, il y a du monde en été, mais pas partout! C’est donc l’occasion d’emprunter des itinéraires différents qui tournent au vrai jeu de pistes. Alors oui au Palais des Doges… mais depuis la pointe de la Dogana en traversant le quartier du Dorsoduro.


Quelques haltes: la boutique atelier qui a fourni les masques de Eyes Wide Shut de Stanley Kubrick il y a quelques années. Puis une pause à la fondation Peggy Guggenheim dans le Palazzo Venier dei Leoni: la visite commence par un petit jardin plantés d’oliviers où sont exposés des sculptures, de Merz , Giacometti et bien d'autres, havre de paix seulement troublé par le chant des cigales; puis, à l’intérieur, une très belle collection de tableaux du XXème siècle. Qui vous séduira? Magritte, Pollock ou encore Chagall? Ou encore cette incroyable ribambelles de verres soufflés bleus représentant des sujets d’après des dessins de Picasso. Ils sont disposés devant une fenêtre joliment ouvragée donnant elle-même sur le grand canal: que du bleu, c’est beau!

Retour dans les ruelles, pour arriver devant l’imposante église de la Saluta qui fut construite après que l’épidémie de peste eut épargné Venise au XVIIeme siècle. Imposante par son volume mais aussi par le vide à l'intérieur, il est agréable de faire une pause sur ses escaliers, à l'ombre ou plein soleil. Encore quelques pas et on arrive au bâtiment triangulaire de la Punta della Dogana où se situe un des deux musées de la Fondation Francois Pinault (l’autre étant dans le Palazzo Grassi). Un palais, un sujet «l’éloge du doute» et c’est une très belle surprise, après un peu de scepticisme au début devant les œuvres, très différentes, présentées et qui illustrent l’idée du trouble, de la remise en question des certitudes sur l’identité. Et comme au musée d'Art contemporain de Rivoli près de Turin, la séduction est venue grâce au contraste entre les œuvres et le lieu. Très sobre ici, il contraste avec la lagune tellement vivante de Venise que l'on voit tout au long de la visite à travers les larges ouvertures de ce musée. Retour à l’extérieur, on arrive finalement sur ce petit triangle qui avance dans l'eau- la Punta de la Dogana. Dernière photo du palais des Doges et du Boy with Frog qui regarde au loin...
Et les cigales chantaient…


http://www.guggenheim-venice.it 
http://www.palazzograssi.it/fr