C’est un message enveloppant,
bienveillant, humain et plein d’espoir qu’envoie Michel Serres si l’on en croit
cette critique de son dernier livre.
“Certains l'appellent
la génération Y. Plus inspiré, tel un grand-père bienveillant, Michel Serres la
nomme « Petite Poucette », parce qu'elle utilise ses pouces pour envoyer des
SMS... Les représentants de cette génération mutante sont nés avec les
nouvelles technologies - ils sont « digital natives » -. « Ils n'habitent plus
le même espace » : « Par téléphone cellulaire, ils accèdent à toutes personnes
; par GPS, en tous lieux ; par la Toile, à tout le savoir : ils hantent donc un
espace topologique de voisinages, alors que nous vivions dans un espace
métrique, référé par les distances », analyse le philosophe dans Petite
Poucette, son essai né d'un discours prononcé à l'Académie française en 2011.
En académicien, Serres constate que, d'une édition à l'autre, leur dictionnaire
compte un différentiel d'environ quatre mille mots ; il sera de trente-cinq
mille d'ici à la prochaine... Chapeau bas devant « l'intelligence inventive »
déployée par tous ces Petit Poucet face aux bouleversements du monde, à
l'effondrement des anciennes hiérarchies. Loin de lorgner vers le passé, le
penseur octogénaire sait, lui aussi, voyager au fond de l'inconnu pour trouver
du nouveau” (Juliette Cerf - Telerama ).