25/06/2012

Home, sweet home?



Au lendemain de la diffusion du film "Home" de Yann Arthus Bertrand sur France 5 et trois ans après sa sortie mondiale, qu’en est-il de notre mobilisation?
Le 5 juin 2009, précédent les élections européennes d’une journée, le film est reçu alors pour certains comme un appel à la mobilisation citoyenne et pour d’autres comme un cri de ralliement pour nous enjoindre à porter le même drapeau, trempé dans le bain "vert écolo".



En effet, le citoyen modèle intègre aujourd'hui la question de l'écologie comme une de ses préoccupations majeures. Selon certains analystes, la percée historique des écologistes obtenue à la suite de ces élections a été surtout le fait d’un vote d'appréhension et non d'adhésion. Longtemps le discours « écolo» est resté aux portes de notre conscience qui luttait contre sa nature anxiogène. Depuis plusieurs années, sa rumeur nous parvient avec des chiffres, des pourcentages, des échéances, et aujourd'hui des images saisissantes. Y.A.B. nous remet le constat entre nos mains, sous nos yeux à la fois ébahis et stupéfaits devant ce film comme face à une preuve irréfutable de l'état désastreux de notre planète et de notre responsabilité vis à vis d'elle. L’urgence est là entonnée par ce refrain « tout s’accélère » qui sera remplacé au cours du film par « trop tard pour être pessimiste » comme pour substituer l’action au désespoir.


Certes il faut agir pour décider de notre Home de demain mais notre libre-arbitre peut-il réellement s'exercer? "Empreinte écologique", "Consommer mieux", "développement durable", "bilan carbone", "écotourisme"...l'écologie draine dans son sillage une nouvelle sémantique porteuse de nouveaux concepts. Sont-ils comme autant de clés à saisir pour aller à la rencontre de notre futur ou comme les produits d'une nouvelle pharmacopée à visée universelle pour répondre à un devoir d'optimisme ("ce qui est important ce n'est pas ce que nous avons perdu mais ce qui nous reste")?



Si la France et l'Italie réunies, se soumettaient au même régime végétarien comme nous y invite le film, cela aurait-il un impact tangible sur l'environnement? Faut-il s'attacher à développer la somme de nos bonnes volontés individuelles ou à préparer un changement structurel de fond? Probablement l'un ne va pas sans l'autre. Mais comment faire pour permuter nos modes de vie soumis au caractère chronophage de notre époque et ainsi remiser la voiture au garage?... Ne sommes-nous pas à nouveau pris dans le piège de conduites de dépendances et dix ans seront-ils suffisants pour s'en déprendre face à l'inertie inhérente à la dimension planétaire de cet enjeu?

Notre société va-t-elle encore pouvoir par touches successives s'adapter à ces changements pour "tracer les voies d'une nouvelle aventure humaine fonder sur la mesure, l'intelligence et le partage" et permettre que "la solidarité des peuples soit plus forte que l'égoisme des nations" ou va -t-elle écrire les pages les plus sombres de son histoire?


Plus de questions que de réponses mais rappelons nous que la survie de notre espèce est due aussi depuis toujours à cette solidarité entre les hommes (contrairement à l'idée répandue, c'était aussi le propos de Darwin)! et pour une home sweet home, l'humain devra mesurer l'importance de ce ressort "pour écrire la suite de notre histoire... ensemble".

http://home-2009.com/fr/