Photo Luisa Gerini lepetitjournal.com/turin |
C'est
une question à laquelle les salariés de la Fnac n'ont aujourd'hui
pas de réponse, plusieurs mois après l'annonce d'un plan de
restructuration. C'est pour protester contre cet état de fait que
l'ensemble des Fnac italiennes ont fait porte close vendredi 5
octobre. Lepetitjournal de Turin est allé à leur rencontre pour
tenter d'en savoir plus
Le
13 janvier dernier, la Fnac a publié un communiqué mettant en avant
les difficultés que traverse le groupe en raison de la crise
économique actuelle, et en conséquence, sa décision de
restructurer ses points de ventes en Europe sur les trois prochaines
années. En Italie, selon le communiqué, "les
conditions n'existent plus pour une activité directe"
: on y annonce donc une décision devant être prise dans le courant
de l'année, après avoir évalué les différentes solutions
possibles.
Plusieurs
mois se sont écoulés. Début octobre, les salariés ne savent pas
encore de quoi leur futur sera fait. Quelque chose semblerait enfin
être en train de bouger, puisque le bulletin de paie de septembre
annonçait qu'une communication serait faite début novembre. Est-ce
un moyen pour tenter de calmer les protestations, pour gagner du
temps, ou enfin un verdict sera-t-il rendu? Les salariés
s’interrogent, leur inquiétude monte. Après avoir organisé
quelques initiatives locales comme le sit-in piazza Vittorio Veneto à
Turin le 21 septembre dernier, l'ensemble des organisations
syndicales a donc appelé à la grève
vendredi 5 octobre au niveau national.
Toujours vendredi, et de manière symbolique, des représentants du
magasin de Turin ont déposé un communiqué au Consulat français
pour expliquer leurs motivations.
Que
demandent les salariés ?
Patrizia
Pagano, salariée de la Fnac, représentante du syndicat UIL-TUCS et
représentante du personnel, est claire : "Ce
n’est pas la stratégie de développement du groupe PPR qui est
remise en question, mais plutôt l'absence de décision et ce silence
qui devient chaque jour plus lourd".
Elle souligne le fait que les salariés demandent de voir leur
dignité respectée et, en ce sens, ont le droit de connaître, à
temps, de quoi sera fait leur avenir. Chacun a une famille et la
décision aura forcément un impact fort sur chacune de ces dernières
dans un contexte économique très difficile. "Le
droit au respect et à l’équité entre collaborateurs est
d’ailleurs l’un des principes énoncés dans la charte
éthique affichée par le groupe PPR. Un principe qui ne doit pas
rester que sur le papier"
tient à souligner Patrizia Pagano en se faisant porte-parole de ses
collègues. Qui soulignent, quant à eux, leurs difficultés à faire
face à des clients qui s’interrogent aussi. Parce qu’il faut le
reconnaître, au fil des ans FNAC a su créer une relation de
confiance avec sa clientèle à Turin et ailleurs, et plus d’un
serait triste de voir l’enseigne disparaître en Italie.
Quelques chiffres
- 600 salariés FNAC en Italie
- 8 magasins FNAC en Italie, dont deux à Turin
- Environ 115 personnes à Turin