Bien
des parents de la Génération X sont décontenancés voire agacés
par la relation qu’entretiennent leurs enfants (la génération Y)
avec les écrans, par leur exposition - souvent trop prononcée - et
par leur façon propre et particulière d’être en lien avec leurs
semblables via les réseaux sociaux. D’où vient
l’incompréhension ?
À
bien des égards, en effet, générations
X et Y ne
parlent pas la même langue. Quand, les aînés raisonnent passivité,
risques, vie privée-publique, paramètres de sécurité…Les Y
manient les termes : tumblr, geekette, hashtag, scroll,
follower, twitos ou keynote. Langage tout sauf limpide pour un
X.
Nous ne nous entendons donc pas de la même oreille.
Peut-il en être autrement ? Est-ce si incongru ?
Rappelons-nous.
De quels moyens disposions-nous au même âge
pour échanger, découvrir, se renseigner, apprendre ?
La
jeunesse de la génération X
Nous
étions pendus au téléphone (fixe et filaire, à la maison, ou dans
des cabines à l’extérieur) et, déjà, nous faisions enrager nos
baby-boomers de parents. Pour échanger, nous n’avions qu’un
autre recours : prendre la plume et, pour découvrir : nous
plonger dans les livres, arpenter feu le minitel…
Comment
pouvons-nous donc engager le dialogue avec cette génération Y voire
Z (ou C), ces digital natives, pour qui ordinateurs et Internet ont
toujours existé ? Avons-nous bien toutes les cartes en main pour les
comprendre ?
D’une certaine manière, oui, car nous
maîtrisons les bases. Nous avons grandi en même temps que les
T.I.C. (technologies de l’information et de la communication) et
assisté à leur démocratisation. Notre génération fut celle de la
révolution technologique. Nos enfants, eux, se sont approprié les
outils et en ont développé les usages…En parlant d’outils,
Apple, une des sociétés les plus emblématiques du secteur de
l’informatique, a mis 24 ans pour vendre 67 millions d’ordinateurs
personnels Mac mais seulement 2 ans pour vendre la même quantité
d’Ipad, sa tablette numérique.
Avec
Internet, tout s’est accéléré, la mutation est perpétuelle
Il
y a urgence, donc, si nous voulons embrasser leur monde. La tâche
est possible même si elle ne sera pas aisée, car qui prend un peu
de retard est vite dépassé. Nous, individus, ne sommes d’ailleurs
pas les seuls à être chahutés. L’évolution s’opère en
simultané dans d’autres sphères, éducation, économie,
politique. Elle infuse et bouleverse toute la société. Et, même
les entreprises au firmament des Web 1.0 et 2.0 (Google, Amazon,
Facebook) ne sont pas assurées de figurer dans les palmarès futurs.
D’ailleurs certains, comme Eric Jackson (bloggeur et
capital-risqueur), prédisent même qu’ "il
n’y aura pas de génération 3.0"
et que "le
Web est mort !",
enterré par les applications mobiles telles Instagram (application
de retouche et partage de photos en ligne). L’introduction en
bourse récente et décevante de Facebook en est-elle le premier
signe ?
Que
faire pour ne pas finir, à notre tour, dans la dead-pool (le
cimetière des start-up), pour nous sentir bien dans notre Web, dans
leur Web ?
Nous
ne serons sans doute jamais des early followers, ces précurseurs
volatiles qui font la tendance. Mais nous pouvons nous mettre à la
page en apprenant de nos enfants, qui, pour les plus grands,
connaissent sur le bout des doigts leur Facebook, Twitter, Diaspora
ou encore Path. En dénichant le réseau social qui sera en
adéquation avec notre profil, nos aspirations (Pinterest fait un
malheur auprès des femmes) ou en participant activement à la Social
Media Week, qui se tenait pour la première fois à Turin il y a peu.